Nantes : la bataille de Notre-Dame-des-Landes

"Ni expulsions, ni procès !" Quatre cents tracteurs, quinze mille manifestants... Les paysans opposés à l'Aéroport Inutile (et leurs supporters) ont bloqué aujourd'hui le périphérique de Nantes :

 

Instruits par l'expérience, ils avaient annoncé leur décision de ne pas s'approcher du centre-ville : mesure de sécurité pour éviter les casseurs pseudo-radicaux, infiltrés chaque fois dans les manifs sous les yeux des forces de l'ordre. A 15h30, certaines organisations paysannes maintenaient l'occupation « illimitée » du grand pont de Cheviré sur la Loire... Objectif de cette journée de lutte : protester contre l'audience de mercredi au tribunal de Nantes, où l'expulsion immédiate des habitants du site de Notre-Dame-des-Landes doit être prononcée à la demande du groupe de BTP Vinci, concessionnaire du futur aéroport.

Les paysans et leurs amis réclament l'annulation des procédures d'expulsion. Mais ils ont affaire à Manuel Valls ! L'homme-qui-ne-recule-jamais est crispé sur une certitude  venue de la place Beauvau : les agriculteurs bio sont le principal danger menaçant la République... La bataille de Notre-Dame-des-Landes (qui dure depuis le début des années 2000) vient donc d'être relancée par l'annonce gouvernementale de l'arrivée des bulldozers, précédé par l'expulsion des derniers paysans. Car derrière sa filiale « Aéroports du Grand Ouest », Vinci s'impatiente. Les bétonneurs ont les nerfs fragiles.